Commentaire
Le projet de l’instauration de certaines langues nationales majoritairement parlées dans le système éducatif au Burkina Faso, continue de faire l’objet de stratégies pour son implémentation .Si cela est déjà une réalité dans quelques contrées du pays, l’horizon est activement exploré pour sa généralisation.
Le français langue étrangère de travail de l’administration publique au Burkina Faso, sera couplé à des langues nationales pour le système éducatif. Le lundi 6 mars 2023 à Ouagadougou, un modèle de simulation de la stratégie de généralisation de l’enseignement bilingue langues nationales-français était en co-construction par les experts et partenaires. L’Institut de la francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) à travers le Programme Ecole et langues nationale (ELAN), appuie les pays partenaires dans la pérennisation et l’extension/généralisation de l’enseignement bilingue langues nationales-français. Il est question d’évaluer la soutenabilité financière et politique de ce projet.
Après une première approche pédagogique bi- plurilingue en 2013 suivie d’une deuxième en 2018 dans chacun des 8 pays dans le cadre du programme ELAN avec des résultats positifs, les Etats veulent amorcer la mise à l’échelle avec la collaboration de l’IFEF et l’Institut international de la planification de l’éducation (IIPE-UNESCO Dakar). Pionnier crédité de plusieurs expérimentations du bilinguisme dont le continuum bilingue depuis 2012, le Burkina avec près de 276 écoles bi-plurilingues, précise la direction de la communication du ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA/PLN), est donc l’un des mieux outillés pour amorcer cette généralisation de l’éducation bilingue.
Dans le cadre d’une généralisation des langues nationales dans le système éducatif au Burkina Faso, il serait judicieux de procéder par une régionalisation. Ainsi, adopter la langue la plus couramment parlée dans une région. A titre d’exemple, à Ouagadougou, c’est le mooré qui est couramment parlé, à Bobo-Dioulasso, c’est le dioula, dans le sahel, le fulfuldé. Ce sera donc un atout que les élèves de ces régions sachent lire et écrire dans leurs langues nationales, parallèlement aux langues étrangères(français, anglais, allemand…).
Nina Ouédraogo
Laborpresse.net Samedi 1er Avril 2023