Dépêche
Le gouvernement burkinabè de transition a été pris en otage lors du conseil des ministres du mercredi 16 septembre 2015 en fin de matinée par des militaires du Régiment de Sécurité Présidentielle(RSP). Les soldats de la garde présidentielle n’auraient pas encore émis autre revendication que celle de la démission de leur frère d’arme, le premier ministre Yacouba Isaac Zida. Des jeunes et plusieurs citoyens de Ouagadougou se sont regroupés en cortège à motos et voitures pour arpenter des artères de la ville en criant « libérer ZIDA » et fustigent le RSP, l’accusant de vouloir prendre en otage la transition alors que la campagne présidentielle devrait s’ouvrir le 20 septembre 2015.Les locaux de la télévision nationale du Burkina qui avaient été saccagés lors de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 se trouve sous haute sécurité militaire avec une forte présence de militaires vêtus de gilets par -balle. La situation restait confuse en fin de soirée du 16 septembre 2015.Des tirs d’armes retentissent.Des tirs sporadiques ont lieu le jeudi 17 septembre et une médiation est en cours pour un compromis pendant que l’ONU demande la libération des otages du gouvernement.
Dans la matinée du jeudi, la situation a pris la tournure d’un coup d’Etat. Le médecin lieutenant-colonel Mamadou BAMBA a fait une déclaration télévisée en annonçant la dissolution du gouvernement de transition et de son parlement, le conseil national de transition(CNT).Il est le porte-parole du Conseil national pour la démocratie(CND) qui entend mener une large concertation pour la formation d’un nouveau gouvernement devant conduire à des élections démocratiques et inclusives. Le CND dénonce le code électoral qui serait taillé sur mesure au profit d’un groupe politique de la transition. Il a aussi considéré que le nouveau code de l’information vise à museler la presse et empêcher la liberté d’expression des citoyens. Des tirs en l’air de pistolets ainsi que d’autres armes automatiques de grands calibres résonnent par moments dans la ville de Ouagadougou où beaucoup de citoyens semblent avoir opté de rester dans leurs domiciles.
Evolution des faits
–Couvre-feu
Le Conseil national pour la démocratie(CND) a décidé de l’instauration d’un couvre-feu sur toute l’étendue du territoire burkinabè de 19h à 6 h T.U. Les frontières terrestres et aériennes du Burkina Faso sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Avec la dissolution du gouvernement de transition, les secrétaires généraux des ministères assurent la gestion courante des instances.
–Général Gilbert Diendéré, président du CND
Le général Gilbert Diendéré, ex-chef de l’Etat major particulier de la Présidence du Faso est désigné comme président du CND. Les membres de l’exécutif de la transition arrêtés se porteraient bien et pourraient être libérés bientôt selon le CND.
Agence de Presse Labor 17 septembre 2015