LABORPRESSE.NET
Commentaire
Le ministère des infrastructures a décidé d’infliger des sanctions à des entreprises de construction routière pour des contre-performances en 2024 au Burkina Faso. Le nombre élevé des entreprises dont les contrats ont été résiliés suscite des interrogations sur le mode de sélection des entreprises par appels d’offres ouverts et la problématique des financements.
Le Ministère des infrastructures a effectué des visites de terrain pour constater les travaux de bitumage en souffrance dans des quartiers de Ouagadougou. Ainsi, à Rimkièta le 8 janvier 2025, le directeur général des infrastructures Moumouni IlBOUDO a annoncé la résiliation des marchés de bitumage des voiries de Yagma et Nagrin, marqués par des contre-performances. « Après plusieurs mises en demeure et interpellations, nous avons été instruits de résilier les contrats pour confier les travaux à des entreprises capables d’exécuter les tâches dans les délais impartis », a déclaré M. Ilboudo.
Cette décision, rapporte la Direction de la communication du ministère des infrastructures, s’inscrit dans une dynamique de rigueur amorcée en 2024, année au cours de laquelle 21 autres marchés routiers avaient déjà été résiliés pour des résultats jugés insuffisants. Le directeur général des infrastructures a précisé que les mesures sont prises pour une réattribution dans les meilleurs délais, afin de garantir la reprise rapide des travaux sur les axes concernés.
Par cette action, le ministère des Infrastructures entend non seulement améliorer le réseau routier de la capitale, mais aussi envoyer un signal clair aux entreprises attributaires. Les autorités affichent ainsi leur volonté de privilégier l’efficacité et le professionnalisme dans l’exécution des projets, au bénéfice des populations.
Le nombre élevé (une vingtaine) d’entreprises routières dont les contrats sont résiliés, pose un problème sur le mode de sélection des entreprises qui se fait généralement par appels d’offres ouverts. Il suffit d’avoir les papiers administratifs à jour et proposer un prix bas, pour ravir les marchés publics par appels à concurrence. Souvent, des entreprises ne disposent pas de capacités financières pour exécuter les marchés publics sur fonds propres. Les institutions bancaires sont généralement hésitantes pour accompagner les entreprises de BTP avec des avances sur marchés car les paiements de ces marchés sont hypothétiques en dépendant des réceptions finales des ouvrages par les services techniques avec parfois de litiges techniques.
Le fait de voir systématiquement des odeurs de corruption dans l’attribution de certains marchés de gré à gré, n’est pas une attitude judicieuse. Car le mode de gré à gré ou d’entente directe permet parfois de confier des marchés délicats à des entreprises bien connues pour leurs capacités financières et professionnelles.
Oscar Félix Diakité
Laborpresse.net Samedi 11 Janvier 2025
