Commentaire
La 21è Rencontre nationale Gouvernement/Secteur privé (RGSP) tenue du 22 au 23 novembre 2024 à Bobo-Dioulasso fut une opportunité pour les opérateurs économiques privés de formuler des doléances. Le gouvernement s’est prononcé sur ces préoccupations du monde des affaires.
Au cours des travaux, précise la Direction de la communication de la Primature, le Secteur privé burkinabè a soulevé un certain nombre de préoccupations qui freinent son plein essor.
Il s’agit, entre autres :
– de la faible digitalisation des procédures de délivrance des licences d’affaires, notamment pour la création d’entreprise et les actes de construire,
-de la persistance des achats bord champs,
-de la lenteur dans le paiement de la dette intérieure,
– la persistance des tracasseries routières.
En retour, le Gouvernement a apporté des réponses aux préoccupations soulevées par le monde des affaires.
S’agissant de la digitalisation des procédures administratives, le Gouvernement a indiqué que le renforcement de la digitalisation des procédures administratives est en cours afin de réduire les délais et de faciliter les démarches des acteurs économiques à travers singulièrement, la simplification et l’automatisation en cours des agréments techniques dans le secteur des BTP et l’opérationnalisation du système de signature électronique d’ici à 2025.
Pour ce qui est de la question du règlement de la dette intérieure, le Gouvernement a rassuré avoir déjà procédé au paiement de 3 000 milliards de F CFA depuis le début de l’année 2024.
Ces paiements, affirme le gouvernement, visent à soulager les entreprises et à stimuler l’activité économique, et que des efforts supplémentaires sont en cours sur le marché financier pour mobiliser les ressources nécessaires à l’apurement du reliquat de la dette intérieure.
Pour la question des achats bord-champs, le Gouvernement a laissé entendre qu’il s’attelait à réduire la persistance des achats bord champs à travers une loi relative au warrantage dont les textes d’application sont en cours d’élaboration.
Cette mesure vise à structurer les chaînes de valeur agricoles, à protéger les producteurs et à encourager le stockage et la commercialisation des produits.
Concernant les tracasseries routières, le Gouvernement a souligné que la situation sécuritaire a nécessité la mise en place d’équipes de contrôle sur les différents axes pour assurer la sécurité des biens et des personnes.
Il a, du reste invité les transporteurs routiers à collaborer et à dénoncer les cas d’abus.
A la clôture, le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a fait savoir que tous les acteurs sont unanimes que dans les initiatives endogènes de développement en marche et particulièrement l’actionnariat populaire et l’offensive agro-pastorale et halieutique, les rôles respectifs du secteur privé et de l’Etat sont déterminants pour réussir la relance économique et tracer les sillons d’une paix véritable et durable du pays.
A cet égard, il a affirmé qu’il devient plus que nécessaire et urgent de trouver et mettre en œuvre, avec l’implication de tous les acteurs concernés, les solutions les mieux appropriées aux besoins et aux attentes de toutes les parties prenantes.
Quant au président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mahamadi Savadogo, il a souligné que l’investissement privé, l’actionnariat populaire, le financement des initiatives locales et la promotion du « consommons local » sont déterminants pour l’avènement d’un Burkina Faso économiquement prospère et souverain.
Il a, dans ce sens, pris l’engagement, au nom du Secteur privé burkinabè, d’accompagner le Gouvernement dans la mise en œuvre rigoureuse de ces recommandations.
Il importe de savoir, que la recherche de solutions aux problèmes, commence par le dialogue. Par conséquent si le gouvernement et le secteur privé privilégient la concertation pour des compromis judicieux et le respect des engagements, la décrispation en résultera progressivement dans l’intérêt général.
Bérenger Traoré
Laborpresse.net Mardi 26 novembre 2024