Billet
La nouvelle constitution du Burkina Faso, en l’occurrence celle de la vè république a été élaborée sous le régime de la transition en 2015, consécutivement à l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014.Le point phare de cette constitution ne porte sur la limitation stricte du mandat présidentiel qui est de 5 ans renouvelable une fois.
Pour mémoire, c’est la tentative abusive de modification de l’article 37 de la Constitution de l’actuelle 4è république, qui a provoqué l’insurrection et la chute du pouvoir du président Blaise Compaoré le 31 Octobre 2014. La nouvelle constitution verrouille la durée limitative du mandat présidentiel, pour le mettre à l’abri de tout tripatouillage. Il ne reste, que la phase d’adoption de la nouvelle constitution, pour le passage à la 5è république. Les avis de la classe politique nationale, ont divergé sur le mode éventuel d’adoption de cette constitution. Il reste à savoir, si c’est la voie parlementaire ou référendaire, qui sera usitée pour son adoption. Visiblement, cette question fait l’objet d’un silence radio par les acteurs politiques, qui sont plutôt préoccupés par les élections couplées présidentielle et législatives du 22 novembre 2020. L’adoption de la nouvelle constitution, semble ainsi donc remise aux calendes grecques. Il n’y a pas d’enjeux particuliers dans l’adoption de la nouvelle constitution. Pas de possibilité de prolonger la durée du mandat présidentiel pour un bonus (lenga).Donc, les acteurs politiques ne sont pas pressés pour le changement de fuseau horaire de la constitution. Il faudrait se décider résolument, à adopter la nouvelle constitution, pour éviter des polémiques inutiles sur des interprétations juridiques subtiles. La constitution de la IVe république étant toujours en vigueur avec ses lacunes, il est judicieux de sortir de ce cercle vicieux sans trop tarder, car beaucoup de politiciens qui ont reproché à l’ex président Blaise Compaoré de jouer aux prolongations et penaltys dans le jeu politique, sont aussi nostalgiques des lengas. Il faut éviter de tripatouiller inutilement encore les textes de l’actuel ou de la nouvelle constitution à des fins partisanes. Il sied, que la limitation des mandats électifs, soit scrupuleusement respectée au Burkina Faso, pour permettre l’alternance et la bonne gouvernance. Nul n’est indispensable en politique et dans une nation. Les prétendus indispensables, sont légion dans des cimetières.
Jean KY
Laborpresse.net 27 Juillet 2020