Confidentiel
La France constate une montée du sentiment anti-armée française dans des pays du Sahel comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger.Face au risque d’éventuels actes de vandalisme contre certains de ses biens économiques, la France renforce des mesures de protection.
Dans le mois de novembre 2021, le convoi logistique de la force militaire française Barkhane a été bloqué au Burkina dans les villes de Ouagadougou et de Kaya une semaine durant par des populations hostiles au rôle flou de la France dans la lutte contre le terrorisme.Ces citoyens se disent convaincus que la France joue à la fois au pyromane et pompier dans cette guerre anti-terroriste.Juste après cet incident qui a failli avoir une répercussion diplomatique houleuse,il a été donné de constater dans la ville de Ouagadougou, des travaux de renforcement de certaines compagnies pétrolières en l’occurrence TOTAL.Les travaux consistent à la mise de grille de protection des portes et fenêtres de stations services TOTAL par le système de volet roulant en acier.Ces grilles protègent les vitres des édifices contre des casses en cas d’actes de vandalisme.Le 16 novembre 2021, lors de la marche de protestation à Ouagadougou contre le terrorisme , le Mouvement Sauvons le Burkina Faso dont les manifestants s’étaient regroupés au rond-point des Nation-Unies,scandaient des refrains pour la démission du président Kaboré et le départ de l’armée française.Par crainte de vandalisme, les gérants de TOTAL à proximité du rond-point avaient fermé la station et la boutique.Au Mali, des citoyens irrités contre l’armée française menaçaient de s’attaquer aux intérêts économiques de la France dans le pays.On se rappelle que lors des mutineries de 2011 au Burkina Faso, des alimentations de stations services avaient été vandalisées et pillées.Tous ces faits ont sans doute inspiré les responsables de TOTAL Burkina à entreprendre des travaux de renforcement de la protection de leurs installations.
Les dirigeants français , devraient comprendre à travers ce début de révolte de la jeunesse africaine contre la politique néo-coloniale de la France, que l’ère de l’ingérence forcée dans les affaires intérieures de ses ex-colonies est révolue.Ce néo-colonialisme armée sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme , aura des répercussions comme des attaques contre les intérêts économiques français sur le continent.La France n’a pas intérêt à ce que la situation dégénère jusqu’à ce point.De même, au nom de la réciprocité, les Africains dont la diaspora en France contribue économiquement au développement de leurs pays respectifs, n’ont pas intérêts à ce que des crises diplomatiques suscitent leurs rapatriements massifs du territoire français.
Par conséquent, la coopération militaire française, nécessite une révision dans les pays africains où elle est contestée par les populations.Il faudrait privilégier un partenariat gagnant-gagnant.La France tire profit des pays africains à travers ses sociétés commerciales (TOTAL ,CFAO…). Elle n’a donc pas besoin de forcer pour imposer une coopération militaire pour ses ventes d’armes.Les pays doivent être libres de commander ou non des avions rafales français ou autres équipements sans que le terrorisme soit instrumentalisé pour aboutir à cette fin sordide.
Laborpresse.net Vendredi 10 Décembre 2021