Billet
Le ministère burkinabè du commerce a effectué à compter du 23 mars 2021, une hausse tarifaire d’hydrocarbures de 10 FCFA et de 500 FCFA sur la grosse bouteille (12 kg) de gaz butane. Ainsi, cette bouteille chargée de gaz qui coûtait précédemment 5.000 FCFA, se vend désormais à 5.500 FCFA.
Les prix des hydrocarbures, sont tributaires des fluctuations du coût du baril à l’international. Tantôt en hausse, tantôt en baisse. Au Burkina Faso, la moindre augmentation du prix du carburant (essence, gasoil), suscite une répercussion disproportionnelle sur le coût des produits de grande consommation (riz, huile, sucre, farine etc…) sous prétexte mercantile d’un manque à gagner avec l’inflation des prix d’hydrocarbures. Avant même la date d’entrée en vigueur de ces tarifs pétroliers, les spéculations à la hausse s’observaient déjà sur les prix de ces denrées alimentaires. Pour de nombreux consommateurs, le gouvernement a flatté les populations en opérant une baisse tarifaire populiste et électoraliste lors de la campagne électorale des législatives et présidentielle de novembre 2020.A présent, les politiciens, une fois les objectifs électoraux atteints, manient le bâton contre les populations par des hausses de prix. Cela peut s’avérer un couteau à double tranchant. En effet, le gouvernement qui a sans cesse exhorté les acteurs syndicaux à une trêve sociale, pose lui-même des actes qui plongent les citoyens dans la vie chère. La force de protestation des acteurs sociaux (syndicats, mouvements des droits humains et des consommateurs) , est plus puissante que celle des convives politiciens qui ont fait allégeance au Président du Faso, dans l’optique d’avoir une part de gâteau et de soupe, qui visiblement et par expérience, n’auront jamais été suffisants pour des appétits gargantuesques divers. Inévitablement, la désillusion se profile à l’horizon à court ou moyen terme. Il y a des gens, à qui l’on ne manquera pas de demander, de se contenter de boire le lait, sans chercher à compter les veaux. Ceux qui ont de la mémoire, ont souvenance de cette boutade politicienne du Faso.
Oscar Félix Diakité
Laborpresse.net Mardi 23 mars 2021