Commentaire
Une étude menée par une équipe du Professeur Thiéba entre avril 2018 et mai 2019, démontre qu’environ 217 cas de grossesse sont non désirés au Burkina Faso. Parmi ceux-ci, 74% ont abouti à un avortement clandestin, dans la tranche d’âge concernée de 22 ans.
Les raisons qui expliquent ces avortements sont multiples :
-d’une part, les raisons d’ordre social, à savoir le refus de la paternité, la pression de la famille et aussi l’âge jeune de la fille ;
-d’autre part, les raisons d’ordre économique, comme le chômage, le faible revenu et même la scolarité.
Valérie Marcella Zombré/Sanon, directrice de la santé et de la famille a précisé, lors de la journée internationale de l’interruption sécurisée de grossesse, que selon l’annuaire statistique 2017, il a été enregistré au Burkina Faso : 40 988 avortements dont 38 925 spontanés, 1943 clandestins et 120 thérapeutiques.
Ce taux n’est, cependant, pas exhaustif étant donné la difficulté à dénombrer ceux qui n’ont pas été signalés du fait de leur clandestinité. Pour infléchir cette courbe ascendante des avortements au Burkina Faso, les services sociaux et médicaux devront intensifier la sensibilisation. Il aberrant de constater que des filles et femmes scolarisées , qui ont un niveau d’éducation pour mieux comprendre les méfaits de l’avortements et adopter une méthode de planification contraceptive, se retrouvent paradoxalement victimes d’avortements. La charité bien ordonnée dit-on, commence par soi-même. Chaque fille et femme , doit veiller à sa propre santé sexuelle pour éviter des drames inutiles.
N Inès Laurencia OUEDRAOGO
Laborpresse.net 04 Octobre 2020