Billet
Les indices de développement humain durable du système des nations unies placent régulièrement le Burkina Faso dans une mauvaise posture. Les critères usités pour l’évaluation du développement durable tels le taux de scolarisation, la santé, l’assainissement, constituent des domaines où le Burkina n’enregistre pas de grandes performances. Ce sont ces facteurs qui font osciller le Burkina sur la liste des 5 derniers pays sur 183 au monde. Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a fait savoir le 18 novembre 2016 dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, que le fort taux de natalité amenuise les efforts du développement. .Car, avec en moyenne 6 enfants par famille, beaucoup de Burkinabè éprouvent des difficultés pour satisfaire les besoins alimentaires, éducatifs et sanitaires à cause du faible pouvoir économique des parents. C’est pourquoi, il exhorte ses compatriotes à opter pour un effectif d’enfants en fonction de leurs capacités à subvenir à leurs besoins capitaux pour un meilleur épanouissement. Le seuil de pauvreté est évalué à au moins 1 dollar (500 FCFA) par jour et par habitant. Toute personne dans la vie active qui n’arrive pas à obtenir 500FCFA par jour, soit 15.000 FCFA par mois, est considérée comme pauvre. Dieu seul sait si cette frange de la société burkinabè se situe à un chiffre égal ou supérieur à 40% de la population. Les populations sont réellement confrontées à des difficultés quotidiennes de vie dont les autorités ne maîtrisent pas souvent les données en étant dans leurs salons climatisés et véhicules tout –terrain aux vitres fumées. Environ 80% de la population active dans les centres urbains du Burkina mène des activités dans le secteur informel, le petit commerce essentiellement dont 58% de femmes. Ne disposant pas de moyens nécessaires pour des financements bancaires, ces acteurs de l’informel sont obligés de passer par le système des tontines où ils épargnent 100F,200F,500 F par jour qu’ils récupèrent en fin de mois avec une déduction de taux d’intérêt pour les personnes en charge des tontines. Cette couche sociale en dessous du seuil de pauvreté, constitue généralement un bastion de la contestation qui peut faire basculer à tout moment des systèmes politiques qui ne créent pas assez de conditions pour leur émergence socio-économique. Mais, le gouvernement joue aussi sa partition en sensibilisant la population sur la nécessité de la maîtrise de la démographie galopante qui freine l’essor économique. C’est une situation qui correspond à l’adage selon lequel si on vous lave le dos, faites l’effort de vous laver la face.
Par conséquent, chacun a un rôle à jouer, citoyen et gouvernement. La politique de gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans au Burkina, ne doit pas être une prime pour un baby boom. Il faudrait que mes parents à plaisanterie mossis comprennent bien cela, eux qui représentent l’ethnie majoritaire du pays, ce sont les chinois du Burkina.
Jean KY
Laborpresse.net 05 novembre 2020