Billet
Camarades, la patrie ou la mort, nous vaincrons. Merci camarades, la lutte continue. Le Burkina Faso n’est pas actuellement dans un régime révolutionnaire mais, la démocratie n’est pas antinomique de certains principes et valeurs révolutionnaires fondés sur le patriotisme, l’abnégation pour le bien collectif. Dans le cadre de ses 100 jours à la magistrature suprême, le chef de l’Etat burkinabè Roch Marc Christian Kaboré(RMCK) a animé une conférence de presse le 03 avril 2016 dans la ville de Bobo-Dioulasso (capitale économique du pays) où il participait aux manifestations de la Semaine nationale de la culture (SNC 2016).Le président a fait cas des difficultés du trésor public et de la nécessité qui a amené le gouvernement à adopter un projet de loi rectificatif du budget 2016 pour prendre en compte des réalités et charges du programme de l’économie nationale. C’est ainsi que le chef de l’Etat a fait savoir que les membres de l’exécutif n’ont pas perçu de rémunération durant les 3 mois de tension budgétaire (janvier, février, mars 2016).Le gouvernement était un peu obligé de se serrer la ceinture en attendant de redresser la situation. Mais, il faut le reconnaître, avec les multiples avantages ministériels (véhicules, carburants, frais de mission, repas garanti et bien garni etc…), les ministres ont été moins vulnérables dans cette période de crise économique par rapport à de nombreux citoyens qui, à force de se serrer la ceinture, l’ont cassée en plusieurs morceaux et leurs pantalons et jupes sont tombés par terre au vu et su de tous. C’est ainsi qu’à travers des émissions interactives de médias, des citoyens criaient leur désarroi et interpellaient l’Etat sur la nécessité de payer la dette intérieure des entreprises qui n’arrivent plus à payer leurs employés. Cette situation démontre l’amateurisme avec lequel le régime de la transition a effectué ses tâches par une non-maîtrise de l’élaboration du budget de l’Etat, par des lois scélérates et politiciennes du parlement de transition(CNT), par des nominations intempestives dans les ministères sans tenir compte des compétences mais plutôt du népotisme et copinage. Parmi les lois scélérates du CNT, figure la fameuse interdiction de campagne électorale dite déguisée 90 jours avant les élections. Une loi décriée et qui a eu de la peine à être appliquée à la lettre. C’est visiblement une loi caduque à revoir car personne n’ose en parler actuellement à moins de 2 mois de la campagne pour les municipales du 22 mai 2016.Le régime de la transition s’est plutôt avéré être une panier à crabes où s’agitaient beaucoup d’analphabètes et borgnes politiques, mus par des intérêts bassement matériels , qui prétendaient défendre les causes de la population alors qu’ils visaient des règlements de comptes maladroits et nauséabonds .Les preuves sont aujourd’hui manifestes de leur gestion économique scabreuse et de leurs acteurs de la société civile qui ont fait montre d’un marathon pour l’argent à commencer par ceux du CNT qui ont été obligés par l’indignation populaire de revoir leurs émoluments à la baisse. Si RMCK et son régime n’y prennent garde, à force de céder aux revendications maximalistes et corporatistes des fonctionnaires qui veulent passer du simple au double de leurs salaires, à l’image actuelle du gouvernement et du secteur privé, l’Etat burkinabè tout entier risque d’être confronté à une situation de difficultés de paiements des salaires des agents publics avec le scénario de plusieurs mois d’arriérés de salaires tel que vécu par certains pays africains. Le rétablissement de l’autorité de l’Etat en appelle à un langage de vérité sur l’adéquation entre les recettes et dépenses de l’Etat. Si le droit de grève est libre et légal, il appartient aussi à l’Etat de ne pas subir des chantages syndicaux politiciens et d’appliquer aussi le droit de retenue sur salaire pour les jours de grève et d’empêcher que les lieux de travail soient pris d’assaut par des grévistes anarchistes qui veulent paralyser le fonctionnement de l’administration publique. Quand on est en grève, on reste chez soi et on ne doit pas s’attendre légalement à percevoir de paiement pour des jours où on n’a pas travaillé. Pendant que beaucoup de jeunes peinent à trouver du travail, si certains fonctionnaires ne veulent pas de leurs emplois et salaires, cela ferait l’affaire des chômeurs.
Oscar Félix Diakité
Agence de Presse Labor 03 avril 2016