Brève
La Bourse du travail de Ouagadougou qui a vu le jour juste quelques années après l’indépendance du Burkina Faso en 1960, présentait des fissures, signes de l’usure par le temps et était devenue exiguë ne répondant plus aux exigences du mouvement syndical contemporain, accrues en termes de ressources humaines et d’espaces. Au Burkina comme dans plusieurs pays africains dont la culture démocratique est embryonnaire, syndicats et pouvoirs publics se regardent en chiens de faïence. Un tel climat ne permet pas aux gouvernements d’apporter des solutions à certaines préoccupations légitimes des travailleurs dans la mesure où les revendications syndicales sont considérées à tort ou à raison comme des actions subversives contre les autorités étatiques. Progressivement, le régime du président Compaoré, après moult hésitations, est parvenu au constat de la nécessité d’un dialogue social avec les syndicats. L’ex ministre du travail et de la sécurité sociale, Dr Jérôme BOUGOUMA a beaucoup œuvré avec courtoisie pour renforcer le concept du dialogue social avec le monde syndical. Spécialiste du droit du travail, le ministre BOUGOUMA avait réussi à faire relire le code du travail du Burkina qui fut adopté par l’Assemblée nationale en 2008 à l’unanimité. Un code qui a permis au Burkina d’être le premier pays réformateur en matière de législation du travail dans l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine(UEMOA).L’histoire retiendra que Jérôme Bougouma a été le ministre burkinabè qui, pour la première fois, a osé se rendre à la Bourse du travail pour échanger avec les syndicalistes sans être hué car ,les syndicats le considéraient comme un interlocuteur digne de confiance. Il a énormément œuvré pour la reconstruction de la Bourse du travail dont l’inauguration a été fixée pour le 03 mars 2016.Un bel édifice spacieux qui fait honneur au mouvement syndical burkinabè et qui est à mettre à l’actif du régime déchu du président Compaoré, dont toutes les actions n’étaient pas forcement négatives. Il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître les mérites des uns et des autres, c’est ce qui fait la grandeur d’une nation. Pas les petits esprits méchants et mesquins. Un dialogue social sincère, permet d’une part, aux syndicats de reconnaître les limites objectives du gouvernement par rapport aux doléances des travailleurs et d’autre part, au gouvernement de fournir des efforts pour satisfaire des points de revendications légitimes à court, moyen et long terme. Les syndicalistes politisés et manipulés sont ceux qui exigent sans délai, hic et nunc, la satisfaction de leurs revendications. Leur objectif masqué est de mettre en difficulté un gouvernement au profit des lobbies politiques qui les manipulent et qui peuvent ne pas se situer au sein de l’opposition mais au aussi dans les clans antagonistes des partis africains au pouvoir.
Agence de Presse Labor 02 mars 2016