Le Premier ministre, Son Excellence Paul Kaba THIEBA a présidé le jeudi 22 mars 2018, une réunion d’information sur la création de la Banque agricole du Faso. Une rencontre qui a réuni les acteurs du monde paysan, les banquiers, les responsables du système financier décentralisé, des assurances et les techniciens de départements ministériels. Elle fait suite à l’obtention de l’agrément pour la création de cette banque, outil de financement et de développement de l’agriculture burkinabè.
« Je me réjouis de vous rencontrer ce matin pour vous apporter la bonne nouvelle sur l’aboutissement d’une promesse de son excellence, Roch Marc Christian Kaboré, que j’ai relayé à l’occasion de ma déclaration de politique générale, le 5 février 2015 », a déclaré dès l’entame de la rencontre, son excellence, Paul Kaba THIEBA sous les applaudissements nourris de l’ensemble des participants à la rencontre, tous debout dans la salle pour saluer une victoire du gouvernement.
Et le chef du gouvernement de poursuivre : « La commission bancaire de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a jugé notre projet crédible et réalisable, lors de sa session du 14 mars dernier et nous a octroyé l’agrément à notre banque, à votre banque ». A l’en croire, cette nouvelle institution financière, en terme d’actionnariat compte 13 organisations du monde rural, 3 sociétés d’Etat, 8 sociétés privées et 70 personnes physiques avec un capital de 14, 277 milliards de FCFA contre 10 milliards exigés par la réglementation bancaire en vigueur. Faisant la genèse de la disparition de la Caisse nationale de crédit agricole, Paul Kaba THIEBA indique toutes les dispositions sont prises pour pérenniser cet outil avec grâce à un mécanisme bien étudié et un dispositif de fonctionnement densifié.
Un outil de financement exclusif pour le monde rural
Un certain nombre de faits de l’avis du chef de l’exécutif, indiquent que le secteur bancaire classique n’a pas toujours accompagné comme il le faut le monde agricole. Il en veut pour preuve, le faible taux de financement accordé aux producteurs de l’ordre de 15%. Pour le Premier ministre, la mise en place de cette banque se justifie amplement et va permettre de relever les nombreux défis qui entravent le développement véritable de notre pays corrigeant ainsi les faiblesses structurelles du monde rural de façon générale. La maîtrise de l’eau à des faits agricoles ou de l’élevage, le développement de l’entreprenariat agricole et agro-alimentaire, le renforcement de la liaison de la production-marché sont entre autres les possibilités qu’offrira la banque agricole du Faso.
« La politique du gouvernement du Faso d’ici à 2020 vise à placer notre pays sur une trajectoire de croissance forte, durable et inclusive en vue de parvenir à une transformation structurelle de l’économie nationale et à mettre fin à la pauvreté un tant soit peu et surtout aux inégalités sociales », annonce-t-il. En guise de conclusion, il a remercié toutes les personnes physiques et morales qui n’ont ménagé aucun effort afin que ce projet soit aujourd’hui une réalité.
Le président de la confédération paysanne du Faso, Bassiaka Dao, quant à lui s’est voulu reconnaissant envers le président du Faso ainsi qu’au gouvernement à travers la satisfaction d’une doléance qui date de quelques années déjà et qui va enfin permettre au monde rural de prendre son envol. Cependant, il a demandé aux autorités de veiller à ce que les politiques ne se mêlent pas de la gestion administrative, financière ainsi que sur les conditions d’octroi des crédits, comme ça été le cas à une certaine époque. Cette réunion d’information sur la mise en place d’une banque entièrement dédiée au monde rural a été une occasion pour l’ensemble des participants, de saluer les efforts déployés par les autorités burkinabè pour que cet outil voit le jour. Ils ont aussi réaffirmé au chef du gouvernement, leur volonté de soutenir cette banque mais aussi de travailler dans un esprit de complémentarité pour l’épanouissement du monde paysan.
DCI/PM
24 Mars 2018