ÉDITORIAL
La Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu son sommet du 3 juillet 2022 dans la capitale ghanéenne Accra.Elle a décidé d’alléger les sanctions iniques qu’elle avait infligées au Mali .Elle fixe indument des calendriers électoraux pour le Mali et le Burkina Faso.
L’appartenance d’un pays à la CEDEAO ne lui donne aucunement pas le droit de saper la souveraineté de ce pays par une ingérence dans les affaires intérieures de ce pays.En décidant de fixer des échéances électorales au forceps pour les régimes de transition au Mali et au Burkina Faso, la CEDEAO va au –delà de ses prérogatives.Ce sont les peuples malien et burkinabè qui ont décidé après de larges concertations , de fixer des durées de transition censées leur permettre de stabiliser leurs territoires avant des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel normal.La CEDEAO qui s’était laissée manipuler par le président français Macron pour dicter des sanctions économiques honteuses contre le Mali, revient sur ses faux pas en allégeant ces embargos.Ainsi, les frontières maliennes sont rouvertes aux pays de la CEDEAO et du monde.Les restrictions financières sont également levées à l’exception des sanction ciblées contre les dirigeants de la transition malienne.La CEDEAO maintient la suspension du Mali,du Burkina Faso et de la Guinée de ses instances jusqu’à nouvel ordre.Par quel droit peut-elle alors sanctionner des pays suspendus de ses instances et leur imposer un calendrier électoral ? Ces décisions saugrenues de la CEDEAO sont nulles et de nul effet.Il appartient aux pays concernés de les accepter ou de les rejeter pour s’en tenir à la volonté souveraine de leurs peuples.En dehors des élections, quelles sont les actions de gouvernance qui se font dans l’ordre constitutionnel normal et qui ne se font pas dans les régimes de transition ? Rien de différent.Mieux, les transitions se distinguent par des rigueurs dans la lutte contre la mal gouvernance des politiciens divisionnistes dont les mauvais agissements sont des causes des coups d’Etat.Le président français n’a pas eu gain de cause punitive auprès de l’ONU dans sa volonté vindicative contre le Mali qui a décidé de se débarrasser de ses soldats de la force Barkhane.Les dirigeants africains doivent avoir le courage de se démarquer de la volonté française de recolonisation de ses ex –colonies sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme .Il n’appartient ni à la CEDEAO, ni à la France de déterminer les calendriers électoraux des pays indépendants d’Afrique.
Laborpresse.net Lundi 04 Juillet 2022