Le régime nord-coréen doit-il se faire du souci ? Mercredi 30 novembre 2016, la Chine – son seul allié – a voté comme les 14 autres pays du Conseil de sécurité de l’ONU, qui ont adopté une nouvelle résolution ciblant Pyongyang. Le texte impose des sanctions bien plus strictes encore à la Corée du Nord. Si Pékin les applique, le régime communiste voisin risque de perdre plus de 660 millions d’euros en devises. Mais dans le passé, la Chine a fait preuve de peu d’entrain pour sanctionner le régime des Kim, contrairement à ce que fait croire Pékin.
« La Chine a fidèlement appliqué les sanctions contre la Corée du Nord, au prix de subir bien plus de pertes économiques et diplomatiques que tout autre pays », assure le journal officiel Global Times. Mais les chiffres des douanes parlent un autre langage. En octobre, le seul allié de Pyongyang a importé du charbon pour une valeur de 95 millions d’euros – un chiffre en hausse de près de 40 % par rapport à l’année dernière.
Pékin a profité d’une faille dans la résolution adoptée en mars dernier. Le texte permettait à la Chine de continuer les échanges avec la Corée du Nord à la condition que ces échanges ne servent pas à financer le programme nucléaire. Désormais, la vente de charbon sera plafonnée à 380 millions d’euros par an, soit une réduction de plus de 60 % par rapport à 2015. Mais cette restriction ne réglera pas tout.
C’est ce que souligne Global Times : « Les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre de nombreux pays, mais sortir le bâton sans proposer une carotte ne sert pas à grand-chose », écrit le quotidien, qui demande à Washington et Séoul de bâtir une relation de confiance avec Pyongyang au lieu d’attiser la tension. Une allusion à peine voilée au bouclier anti-missile que les deux puissances comptent mettre en place et dont la Chine se méfie tant.
Source:rfi.fr