Confidentiel
Le premier trimestre 2022 est marqué en Côte d’Ivoire par des enlèvements de citoyens par des ravisseurs qui exigent de fortes rançons pour leur libération.Le phénomène suscite moult interrogations sur les liens de causalité avec des groupes armés terroristes.
Depuis le début de l’année 2022, rapporte RFI, au moins trois personnes ont été enlevées dans la région de Doropo, dans le nord de la Côte d’Ivoire, à la frontière avec le Burkina Faso. Elles ont été libérées contre des rançons s’élevant parfois à plusieurs millions de francs CFA. L’année dernière, au moins cinq enlèvements commis par des groupes criminels ont été recensés, selon différentes sources.
Le dernier en date remonte au début du mois de février 2022. Il s’agit d’une fille d’un riche orpailleur emmenée de force par des hommes armés déguisés en policiers.
Pour chaque cas, la méthode est similaire. Les victimes sont généralement des commerçants aisés, issus de la communauté Mossi, ou leurs proches. Les otages sont conduits vers des lieux secrets, avant que les ravisseurs ne parviennent à entrer en contact avec la famille pour réclamer une rançon. Si les enchères débutent à 50 ou 70 millions de francs CFA, les victimes sont libérées après un versement de 3 à 8 millions de francs CFA en général.
En 2021, un homme a connu une captivité de plus de trois mois, les yeux bandés. Le président de la jeunesse Mossi de Doropo a également été victime d’un kidnapping.
Le chercheur Lassina Diarra cité par RFI, a étudié quatre cas d’enlèvements qui se sont déroulés, en 2021, dans la zone Bouna-Doropo. Parmi ces cas, au moins un est le fait d’un groupe armé jihadiste, l’otage ayant décrit par la suite l’idéologie des ravisseurs.
« Il y a une collusion entre ces groupes criminels et les groupes terroristes. C’est une source de financement pour les jihadistes », assure le chercheur spécialisé sur les questions de sécurité-défense.
« Les braqueurs prennent leur temps, même en ce moment, il y a des braquages et des tentatives d’enlèvement à quelques kilomètres de Bouna », explique un habitant qui regrette l’inaction des forces de sécurité.
Pour le moment, il ressort que ni l’armée, ni la gendarmerie ivoirienne n’ont souhaité se prononcer sur cette situation qui suscité psychose dans la région frontalière du Burkina Faso, déjà confrontée à plusieurs actes terroristes.
Laborpresse.net 1er Mars 2022