Commentaire
Ah ! Des nouvelles, vous m’en direz ! En effet, un flou persiste dans la bataille pour la production des vaccins anti-covid à travers le monde et le doute reste permis sur l’hypothèse de l’absence d’une guerre commerciale entre des firmes pharmaceutiques.Le hic, c’est que comme d’habitude, l’Afrique est victime de négligence par les pays développés, dont certains citoyens et responsables considèrent les Africains comme des cobayes, sans aucun respect.
L’attitude de l’Union Européenne est paradoxale, provocatrice vis-à-vis de l’Afrique pour le vaccin Covishield d’AstraZeneca majoritairement usité sur le continent. RFI a lancé les débats : « Les Africains pourront-ils se rendre en Europe cet été ? Pour l’instant, en tout cas, la plupart ne peuvent toujours pas voyager en France et dans la plupart des pays de l’UE, malgré la réouverture des frontières. Seuls les vaccins déjà homologués par l’Agence européenne du médicament sont actuellement acceptés sur « le pass sanitaire » des 27. Le vaccin Covishield n’en fait pas partie et cette précision a déclenché incompréhension et doutes au sein des populations africaines. »
Depuis le 9 juin 2021, les personnes totalement vaccinées n’ont plus qu’un test PCR négatif de moins de 72h à présenter pour voyager en France. Mais à condition que ce soit avec un vaccin reconnu par l’Agence européenne du médicament. Il ressort qu’à travers des communiqués, les ambassades françaises écrivent que « le vaccin Covishield n’est à ce stade pas reconnu par les autorités sanitaires européennes ». Les États-Unis, à travers leurs ambassades, mais aussi le représentant des Nations unies et l’OMS, réaffirment leur soutien au Covishield. La version appelée Covishield est fabriquée en Inde par le Serum Institute of India.
« Le vaccin Covishield est exactement le même vaccin, en termes de qualité et d’efficacité que le vaccin actuellement produit et homologué en Europe, assure le docteur Richard Mihigo, en charge de la vaccination à l’OMS Afrique. ». En France, L’Agence nationale de sécurité du médicament(ANSM), explique que le vaccin Covishield est « une copie du vaccin Vaxzevria autorisé en Europe et fabriqué par AstraZeneca. C’est le même vaccin utilisant la même technologie mais avec des sites de production différents ».
L’ANSM affirme aussi que « les sites de production en Inde sont en cours d’évaluation par les autorités sanitaires européennes afin de les inclure dans l’autorisation de mise sur le marché déjà délivrée au vaccin Astrazeneca en Europe ».
A la question de savoir pourquoi ne pas le faire figurer sur le passeport vaccinal qui permet de circuler plus facilement en Europe, la réponse est expliquée par le fait qu’aucune demande d’homologation n’a été déposée, affirme l’Agence européenne des médicaments, contactée par RFI. Il s’agirait donc, selon le docteur Richard Mihigo, d’une simple procédure administrative et il rappelle que le Covishield est reconnu par l’OMS, « qui reste l’autorité mondiale en termes de santé » et que la validation des vaccins se fait de manière rigoureuse par des experts indépendants. « Certains pays développés, comme le Canada, reconnaissent et utilisent le Covishield », ajoute-t-il. En Afrique, sur les 43 pays qui ont rejoint le dispositif Covax, 37 ont déjà reçu ce vaccin.
Au regard de tous ces argumentaires, le constat est que l’Afrique n’est pas logée dans la même enseigne que les pays européens pour qui, il faut des vaccins spécifiques.L’Afrique doit se contenter de copies et autres produits pharmaceutiques génériques.Or, il est évident, que le traitement de certaines pathologies et infections ,nécessitent des médicaments forts de spécialités.Les génériques, ont un avantage de coût modéré par rapport aux produits de spécialités.Au regard de la virulence des infections de la covid 19, n’est –il pas mieux d’utiliser des produits forts et spécialisés en comprimés et vaccins ? Il est temps, que l’Afrique ne soit plus traitée comme un sous-continent, un dépotoir de déchets toxiques.La manière dont les ressources naturelles du continent sont convoitées avec frénésie par ces pays dits développés, cela devrait leur inspirer davantage de respect et de considération pour les peuples africains, auprès de qui, ils peuvent mieux apprendre les valeurs humanistes, à l’opposée de l’individualisme et de la bestialité dans les pays du nord.
Bérenger Traoré
Laborpresse.net 28 Juin 2021