Le palais présidentiel du Ghana, situé à Accra, la capitale. © Flickr creative commons CC-BY-NC 2.0 S Martin

Ghana: l’armée intervient au sein du Parlement en pleine session à Accra le 7 Janvier 2021

Commentaire

Le Parlement ghanéen s’est circonstanciellement transféré en un ring  où des pugilistes politiques en sont venus à l’affrontement.L’armée est intervenue, dans la nuit du mercredi 6 janvier au jeudi 7 janvier 2021, dans l’enceinte du Parlement pour rétablir le calme entre les députés du parti au pouvoir et de l’opposition. La tension est montée au moment de l’élection du président de la chambre. Des observateurs font déjà un parallèle avec la situation aux États-Unis.

Les Ghanéens ont assisté à de véritables scènes de chaos à la chambre du Parlement cette nuit. Ils ont vu leurs députés se battre entre eux, alors qu’ils étaient réunis pour élire leur nouveau président. Mais impossible de se mettre d’accord sur la façon d’y parvenir, le parti de la majorité, le NPP, voulait que le vote soit transparent alors que l’opposition, le NDC, a insisté pour un vote secret. Dans l’impasse, un député du parti au pouvoir a tenté de s’emparer de l’urne contenant des bulletins de vote lors de l’élection du président de la chambre. Et c’est finalement un député de l’opposition, du Congrès national démocratique, qui a été élu, selon des précisions de RFI.Certains dénoncent déjà une honte pour la démocratie ghanéenne, car jamais l’armée n’avait dû intervenir dans la chambre du Parlement pour rétablir l’ordre. « L’armée n’a pas sa place ici », ont scandé des députés de l’opposition qui voient dans cette intervention une tentative du gouvernement de s’accrocher au pouvoir.

Ces événements coïncident avec l’investiture, ce jeudi, du président Nana Akufo-Addo, pour un deuxième mandat, après sa victoire aux élections du 7 décembre 2020. Une victoire toujours contestée par l’opposition qui n’accepte pas sa défaite et cela rend la gestion du Parlement compliquée.

En effet, c’est un Parlement hautement divisé, chaque camp dispose de 137 députés élus. Ce qui a donné lieu à une grande tension. Il y a eu des scènes ahurissantes, comme celle d’une députée du camp du pouvoir filmée en train de s’asseoir sur les genoux de son homologue de l’opposition, car celui-ci était assis de son côté, du côté de la majorité.

Des événements inédits qui rappellent la situation aux États-Unis où Donald Trump refuse de reconnaître sa défaite à la manière du NDC au Ghana. Mais c’est là où les parallèles se terminent. Les Ghanéens ne veulent plus suivre l’exemple de Washington. Tout le monde observe aujourd’hui la réaction de la délégation américaine attendue lors de l’investiture de Nana Akufo-Addo pour voir si elle va appeler au respect de la démocratie, alors que le président américain a tant de mal à le faire.

Ces faits dénotent toujours de la fragilité de la culture démocratique à corriger nécessairement par les acteurs politiques.

Bérenger Traoré

Laborpresse.net   08 Janvier               2021

Share This:

Check Also

Burkina Faso : assemblée générale constitutive de Faso Réassurance le 22 novembre 2024

Commentaire Après sa création le 29 octobre 2024 par décret du gouvernement burkinabè, la société …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Image CAPTCHA

*

× Comment puis-je vous aider ?