Commentaire
Dans le cadre des actions de prévention à grande échelle du coronavirus au Burkina Faso, l’armée s’est mise à la tâche. Le Premier ministre Christophe Dabiré a visité le 21 avril 2020, l’atelier de couture des forces armées à Ouagadougou.Un atelier qui produira entre 5.000 et 15.000 cache-nez par jour. Le chef du gouvernement a fait savoir, que la production de l’armée servira à doter les élèves dans la perspective de la reprise des cours.
Le choix de l’armée pour cette tâche est expliqué par le Premier ministre pour des raisons d’efficience et de célérité, car, s’il fallait commander ces masques ailleurs, il n’était pas évident que le besoin urgent serait satisfait. En effet, compte tenu des restrictions des vols aériens et les lourdeurs administratives dans la passation des marchés publics, la commande ailleurs par un fournisseur privé, relèverait de la croix et de la bannière. Les rivalités et mesquineries dans l’attribution des marchés, auraient aussi pu avoir des conséquences en termes de surfacturation, de possibles livraisons de produits de qualité douteuse, dans un délai trop long pour une urgence nationale.
Après avoir prouvé son dévouement à la défense du territoire national contre les attaques récurrentes des terroristes, l’armée vient encore de démontrer son patriotisme exemplaire dans la lutte contre le coronavirus. Une tâche qu’elle s’attèle à accomplir avec détermination, dans la discipline. En observant les querelles d’intérêts qui ont été données à voir dans la mobilisation et le contrôle des financements de la riposte au covid 19, l’armée est demeurée la grande muette, qui semblait quasiment oubliée. Ce sera donc à juste titre, que l’atelier de couture de l’armée mérite un financement adéquat. Il devrait en être de même pour ses services de santé, qui devraient aussi bénéficier d’équipements idoines pour les tests et soins du coronavirus.
Malgré toutes les appréhensions plus ou moins justifiées, l’armée burkinabè fait preuve d’un très bon degré de patriotisme et réalise avec succès et crédibilité, les tâches de développement national qui lui sont confiées, mieux que des politiciens, qui ont plutôt développé le réflexe de la démagogie et du principe de se servir avant de servir. Honneur à la grande muette !
Jean KY
Laborpresse.net 24 avril 2020