Des passagers d'un vol en provenance de Wuhan sont contrôlés à l'aide de scanners thermiques à leur arrivée à l'aéroport de Taipei, le 13 janvier 2020. Chen Chi-chuan / AFP

Coronavirus en Chine: levée des restrictions de confinement dans la province du Hubei

Les habitants de la province du Hubei, en Chine, attendaient cette nouvelle avec impatience. Dès le mercredi 25 mars 2020, après plus de deux mois de confinement, ils pourront aller et venir librement et passer les frontières de la région, à condition bien sûr d’être en bonne santé. De son côté, la ville de Wuhan (dans le centre du pays), berceau de l’épidémie de Covid-19, va lever le 8 avril 2020 ses restrictions aux déplacements.

Il aura fallu attendre deux semaines après la visite du président chinois à Wuhan pour que les habitants de la province du Hubei, berceau de la pandémie de Covid-19, puissent de nouveau se déplacer librement.

Pour celles et ceux qui savent ce que confinement veut dire en Chine, on imagine très bien ce que doivent ressentir les 56 millions d’habitants de cette province chinoise, qui compte à peu près la même population que la Corée ou l’Italie, et combien doit être attendue cette bouffée de liberté derrière les fenêtres des appartements.

Retour progressif à la « normale »

« L’avis du commandement provincial de prévention et de contrôle de la pneumonie à nouveau coronavirus », publié ce mardi à midi sur le site officiel du gouvernement, annonce une reprise du trafic à partir de minuit ce 25 mars aux points de contrôle extérieurs de la province ainsi qu’une reprise de la production, mais de façon progressive et avec encore certaines restrictions.

Car jusqu’à présent, les trottoirs sont restés vides. Sur le réseau social WeChat, certains résidents se désespèrent de la lenteur de la réouverture et du fait de ne pas pouvoir faire… leurs courses ! Dans certaines zones, les vivres sont encore livrés par les comités de quartiers. Le fait de pouvoirs se rendre au supermarché marquera donc un retour à la « normale », même si les psychologues affirment que normalité ne veut plus forcément dire la même chose lorsqu’on n’a pas vu le ciel pendant plus de huit semaines.

Est-ce qu’on a encore envie de sortir après les chaînes et les cadenas sur les grilles des résidences, les portes soudées dans certains villages pour éviter toute sortie pendant l’épidémie ? Après tout cela, on pense à quoi ? À la chaleur des rayons de soleil, au vent dans les cheveux, à se remettre au travail ? Les médias d’État affichent le printemps en Une, mais « au temps du coronavirus, nous n’avons pas vu fleurir les cerisiers », écrivent certains sur Twitter tant il est difficile de mettre les pieds dehors après un aussi long confinement.

D’autant que certains doutent des chiffres officiels. Dimanche, les autorités sanitaires faisaient état de quatre jours consécutifs sans nouveaux cas d’infection. Or, selon le journal Caixin, des porteurs sans symptômes de la pneumonie virale seraient découverts quotidiennement à Wuhan, sans que ces derniers ne soient rapportés dans les bilans des contaminations.

« Code vert » et session parlementaire

Afin de se déplacer sans contrainte à leur tour, les Wuhanais devront attendre le 8 avril prochain, précise le communiqué des autorités provinciales. Pour cela, encore faudra-t-il montrer non pas patte blanche, mais un « code QR vert », signe de non infection attribué par les autorités via une application de santé sur les téléphones portables.

Les épidémiologistes craignent l’effet boomerang des « cas importés », avec le retour des expatriés chinois depuis les nouvelles zones infectées notamment en Europe. La levée des barrages est donc très progressive pour les confinés du Hubei : réouverture à la circulation des ponts de Wuhan ce week-end, images des combinaisons blanches désinfectant le métro de Wuhan lundi.

En attendant, les écoles restent fermées et tous les habitants du Hubei ne peuvent dans l’immédiat se rendre à Pékin, indique le Quotidien du Peuple. Une décision qui contribue à alimenter la rumeur sur une ouverture prochaine de la session parlementaire annuelle à Pékin. La tenue des deux assemblées a été déprogrammée le 24 février dernier en raison de l’épidémie. Les réseaux sociaux murmuraient ces derniers jours que le Parlement chinois pourrait se réunir dès le 18 avril prochain.

Une date qui semble bien précoce et, en tout cas, difficile à tenir compte tenu du fait que les 3 000 délégués, dont ceux du Hubei, attendus à Pékin devront probablement également passer deux semaines en quarantaine à leur arrivée dans la capitale chinoise.

Source:rfi.fr

31 mars 2020

 

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