Vue de Bamako, la capitale du Mali, le 9 août 2018 (image d'illustration). © REUTERS/Luc Gnago

Mali: signature d’un accord politique «historique» le 2 Mai 2019

Un accord politique qualifié d’« historique » par toutes les parties a été signé jeudi 02 Mai 2019 à Bamako: le pouvoir en place et une partie de l’opposition notamment, en présence du Premier ministre, ont jeté les bases d’une collaboration dans un gouvernement d’ouverture dont la composition est imminente.

Après plusieurs jours de négociations difficiles, le nouveau Premier ministre malien engrange incontestablement son premier succès. Boubou Cissé a signé avec la majorité présidentielle et une partie de l’opposition, en présence des mouvements signataires de l’accord de paix d’Alger, un accord politique qui porte notamment sur un dialogue inclusif pour sortir de la crise, et l’apaisement du climat social.

« Opportunité unique »

Le Premier ministre malien, après la signature du document, se veut optimiste : « Nous avons là une opportunité. Une opportunité unique de bâtir un Mali nouveau, un Mali fort, un Mali plus démocratique, un Mali véritablement uni où l’on ne parlerait plus ni du Nord ni du Centre ni du Sud, simplement nos frères et sœurs de nos villes, de nos campagnes où chacun se sentirait chez lui. »

« Un grand jour »

Satisfaction également dans les rangs d’une frange de l’opposition malienne après la signature de l’accord. Pour Oumar Dicko, président du Parti de la solidarité et du progrès (PSP), « nous vivons aujourd’hui un grand jour, un grand moment tout court pour le Mali. Nous avons saisi une opportunité historique qui était la main tendue. Nous avons posé des conditions. On n’est pas totalement satisfaits, mais on a l’essentiel. On a le cœur du débat. »

L’accord ouvre en principe les portes du nouveau gouvernement attendu à une partie de l’opposition malienne, ainsi qu’aux ex-rebelles.

Mali

Désignation du gouvernement du Premier ministre Boubou Cissé

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a nommé dimanche 5 Mai 2019 ,le gouvernement du Premier ministre, Boubou Cissé, désigné il y a deux semaines, qui comprend plusieurs personnalités de l’opposition, selon un communiqué officiel.

La formation de cette équipe de 37 membres, outre M. Cissé, nommé le 22 avril avec pour mission de former un « gouvernement de large ouverture » fait suite à la signature le 2 mai d’un « accord de gouvernance » entre la majorité et certains partis d’opposition.

Selon le communiqué publié par la présidence, cette « ouverture » se traduit notamment par l’entrée au gouvernement de Tiébilé Dramé au ministère des Affaires étrangères, ancien directeur de campagne de l’opposant Soumaïla Cissé face à IBK en 2018, et de Oumar Hamadoun Dicko, qui prend la tête du ministère du Dialogue social, du travail et de la fonction publique.

Le Premier ministre, Boubou Cissé, économiste de formation, conserve le portefeuille de l’Économie et des finances qu’il détenait dans le précédent gouvernement, mais avec l’appui d’une ministre déléguée, chargée du Budget. Le ministère de la Communication et de l’économie numérique est quant à lui scindé en deux, et son ex-titulaire fait face à un autre challenge à la Jeunesse et aux Sports.

La sécurité en priorité

Par ailleurs, le ministère clé de la Défense revient au général Ibrahim Dahirou Dembélé, ancien chef d’état-major des armées sous la junte issue du putsch d’Amadou Sanogo en mars 2012. Poursuivi dans le dossier de l’assassinat de militaires opposés à ce putsch, il a vu son contrôle judiciaire levé en janvier 2018 avant d’être réintégré dans l’armée comme inspecteur général.

Le premier défi de la nouvelle équipe reste sécuritaire. Et le nouveau ministre de la Défense le général Dahirou Dembélé, un homme de terrain, est considéré comme très proche de la troupe. Dans la lutte contre l’insécurité, il a deux alliés de taille dans le gouvernement : son collègue de la Sécurité et de la protection civile qui conserve son poste et le nouveau ministre de l’Administration territoriale Boubacar Bah, vieux routier de la politique malienne.

Le prédécesseur de Boubou Cissé, Soumeylou Boubèye Maïga, avait présenté le 18 avril la démission de son gouvernement, moins d’un mois après la tuerie de quelque 160 civils peuls à Ogossagou (centre) et une série de manifestations contre la gestion de l’État. Les participants à ces rassemblements ont accusé le gouvernement d’incapacité à assurer la protection des populations mais aussi de ses militaires.

08 Mai 2019                                Source:rfi.fr

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