L'ex gouvernement burkinabè THIEBA III en conseil des ministres

Postes ministériels au Burkina Faso : beaucoup plus de déceptions et méfiances que d’engouement !

Confidentiel

Depuis la démission du Premier ministre burkinabè Paul Kaba THIEBA et celle en bloc de son 3è gouvernement le 18 Janvier 2019, l’attente d’un nouveau gouvernement fait l’objet de moult commentaires.

Après le discrédit sur les partis politiques et leurs alliés d’organisations de la société civile(O.S.C) politisés, la fonction ministérielle est en passe de basculer dans ce cercle vicieux. Des facteurs comme le déficit de programmes de gouvernance cohérent, la primauté des intérêts personnels au détriment de la cause nationale, la démagogie, l’arrogance, ont particulièrement contribué à la perte progressive de la confiance des populations burkinabè aux acteurs politiques et assimilés. Le phénomène de banalisation de la fonction ministérielle a pris racine sous le régime de la transition en 2014 suite à l’insurrection populaire. Des ministres sont nommés par copinage politicien et tribal, sans tenir compte des compétences avérées de certains promus ministres. Cette dérive, avait pris naissance avec le dernier gouvernement du régime Compaoré, toute chose qui a impacté l’isolement du président Blaise Compaoré, avec la logique de la guerre de sa succession mal préparée. Le président Roch Marc Christian Kaboré, n’est pas encore à l’abri de ce scénario catastrophe. En effet, depuis son accession au pouvoir le 29 décembre 2015, le président Kaboré a eu du mal à surmonter le sentiment de récompenses politiques de ses alliés par des postes ministériels. Il est tout à fait normal de renvoyer l’ascenseur à ceux qui vous soutiennent mais, cela doit se faire sans démesure au mépris des compétences.

Le président Kaboré semble avoir tiré leçon de ces situations de complaisance, qui ont mis en retard, l’exécution de son programme quinquennal (2016-2020).Le premier signe de ce réveil, c’est la nomination de Christophe Marie Joseph Dabiré le 21 Janvier 2019 au poste de Premier ministre en remplacement de Paul Kaba THIEBA. L’avantage de ce nouveau chef de gouvernement ,est que personne de bonne foi au Burkina, ne pourra nier sa forte expérience dans la gestion des affaires publiques (ex député, ministre, commissaire de l’UEMOA).Il reste au président Kaboré et au premier ministre ,de choisir des hommes et des femmes rompus à la tâche,pour impulser la réalisation de son programme politique à hauteur d’au moins  70 à 80% à l’horizon 2020.Pour ce faire, il faut des ministres dynamiques dotés d’expérience dans la conduite des affaires publiques ,pour éviter encore des tâtonnements, qui pourraient avoir des votes sanctions contre le président à la présidentielle de 2020.Les jeunes ont encore du chemin à faire, pour mériter la confiance en leur capacité de gestion efficace des départements ministériels. La plupart des jeunes, sont passés maîtres dans les selfies sur les réseaux sociaux au lieu de prouver leur capacité à remplir les hautes fonctions d’Etat, avec responsabilité et sérieux. Aussi, un dosage équilibré de 30% de femmes, 30% de jeunes et 40% d’anciens, pourrait servir  d’un critère efficient pour permettre au gouvernement d’être plus efficace à court et moyen terme.

Les gens se demandent pourquoi la formation du gouvernement tarde. De sources bien informées, certains ministrables consultés, ont purement et simplement décliné l’offre. Parmi eux, des voix s’élèvent pour dire qu’il serait difficile pour le gouvernement de faire des miracles en 2019 et 2020 ,en raison de la fronde sociale et des tensions économiques. Certains ministres sortants se sentant humiliés publiquement et au sein de l’exécutif, refusent de siéger encore dans le gouvernement. L’impact négatif de l’opinion publique suscite la déception et des réticences pour de nombreux cadres de s’aventurer dans le gouvernement. En effet, une certaine opinion habituée à la dénonciation sans discernement, assimile le gouvernement à une caverne d’Ali Baba. Bien que les avantages de la fonction ministérielle permettent d’acquérir des biens (immeubles, véhicules etc…), d’aucuns qualifient ces acquisitions de corruption. La forte propension de l’incivisme au Burkina entraînant un manque de respect vis-à-vis des autorités, constitue également une cause de démotivation de quelques cadres pour les postes ministériels, de députés ou maires. Cependant, à côté de ces nombreuses personnes compétentes réticentes à entrer dans le gouvernement, rodent une foultitude d’opportunistes mus par leurs intérêts bassement matériels. Le président Kaboré devra faire preuve de vigilance vis-à-vis de ces oiseaux de mauvais augures qui lui causeront des torts.

Objectivement, le président Kaboré peut remonter la pente raide de son quinquennat et de la situation nationale difficile. Pour ce faire, il n’a plus droit à l’erreur et au tâtonnement. Il faudra des ministres qui ne fonctionnent pas au diesel  mais à l’essence super et au kérosène, pour s’envoler haut, afin de produire vite et bien des résultats probants dans d’autres domaines, à l’image des infrastructures routières et sanitaires. C’est une course contre la montre, où les ministres devront aller vite à l’action, en minimisant les séminaires et ateliers budgétaires inutiles. Des actions efficientes devraient pouvoir se prendre en conseil de cabinets sans passer par de longs séminaires où les gens sont surtout préoccupés par des perdièms et ristournes hôtelières.

La composition du premier gouvernement Dabiré est imminente avec la passation de service entre les premiers ministres sortant et entrant le 24 janvier 2019.

Laborpresse.net               24       Janvier 2019

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