La hausse du prix des carburants soulève de forts mécontentements en France. REUTERS/Luke MacGregor/Files

France: la filière carburant s’engage à répercuter la baisse des cours du pétrole

Des manifestations et des blocages routiers des « gilets jaunes » sont prévus le 17 novembre 2018. En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées pour tenter de faire baisser le prix des carburants. Alors le jeudi 8 novembre, les ministres de l’Economie et de l’Ecologie recevaient les acteurs de la filière et ils sont parvenus à un accord : répercuter les baisses du prix du baril immédiatement à la pompe. Mais pas sûr que cela changera grand-chose pour les automobilistes.

Aujourd’hui en France, un litre de sans plomb coûte en moyenne 1,58 euro. C’est dix centimes de plus qu’il y a un an. Alors forcément, l’annonce du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, est pleine d’espoir pour les automobilistes. Jeudi, il a assuré que les distributeurs de carburant s’étaient engagés à répercuter au jour le jour la baisse des cours du brut sur les prix à la pompe. « Quand le prix du pétrole baisse, le consommateur doit voir le prix baisser à la pompe. Et c’est l’engagement qui a été pris par les distributeurs […] S’agissant des compagnies pétrolières, elles ont pris l’engagement de réduire leurs marges au maximum pour que là aussi les prix à la pompe soient les plus bas possibles pour les consommateurs. »

Pas aussi simple

Seulement, les choses ne sont pas aussi simples. D’abord, l’Union française des industries pétrolières (Ufip) a su répercuter depuis longtemps les baisses du cours du baril. Francis Duseux est le président de l’Ufip. Il sort de la réunion avec le ministre : « On lui a expliqué que c’est quelque chose qu’on faisait déjà. Les prix en France des carburants sont établis par les grandes surfaces parce que c’est un produit d’appel pour les grandes surfaces. Au jour le jour, on répercute. Ce n’est pas une révolution. »

Autre problème, malgré quelques baisses anecdotiques du cours mondial du pétrole, la tendance est à la hausse et la France n’a pas de pétrole. « Nous sommes dépendants à 100% des importations. Il faut absolument sortir de cette dépendance au tout pétrole dans les transports », estime François de Rugy, ministre de la Transition écologique.

Pas sûr que cela change la donne

Une baisse des prix déjà répercutée, selon l’industrie pétrolière. Un ministre de l’Ecologie qui exhorte les Français à réduire leur consommation de l’or noir. Pas sûr que l’annonce du ministre de l’Economie ne change vraiment la donne à la pompe.

Source:rfi.fr

17 novembre 2018

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