Commentaire
Après un consensus minimal de la classe politique nationale pour l’adoption de la Constitution de la Vè république par référendum,des voix discordantes retentissent de nouveaux pour privilégier le mode parlementaire ,en raison de la situation économique et sécuritaire difficile du Burkina Faso.Une troisième voie est possible,celle d’élections triplées(présidentielle,législatives et référendaire ) en 2020 , pour concilier les positions des deux tendances.
Le vocable minimal que nous attribuons au consensus pour le référendum,traduit les divergences qui ont subsisté, tant au sein de certains partis de l’opposition qu’au niveau de la majorité présidentielle, pour préconiser l’option du vote parlementaire en vue de l’adoption de la nouvelle constitution.Les arguments essentiellement développés pour cela ,tendaient à mettre en exergue, les tensions de trésorerie nationale.Un fait, qu’il ne fallait pas inutilement aggraver, par des dépenses supplémentaires pour un référendum dont ,les textes ont déjà été adoptés par un consensus des composantes représentatives de la société burkinabè.Un simple vote parlementaire ,suffirait à entériner cette loi fondamentale.Les partisans du référendum ,bien que ne niant pas la situation économique délicate du pays,estiment que ce procédé est beaucoup plus légitime.Une déduction ,qui peut susciter une interrogation, celle de savoir, si les députés censés être des représentants du peuple ,ne sont pas aussi légitimes, pour donner l’onction populaire à la Constitution ?
Au regard de la bipolarisation des positions des citoyens burkinabè sur le mode d’adoption de la future Constitution,une troisième voie est possible pour satisfaire les deux camps.Il s’agit d’envisager la faisabilité d’élections triplées(présidentielle,législatives et référendaire) en 2020.L’expérience d’élections couplées(présidentielle et législatives 2015) ayant été probante,cela pourrait servir d’inspiration pour des élections triplées en 2020.Une telle option, permettra de prendre en compte non seulement,les avis des partisans de la rationalisation du budget électoral mais aussi ,ceux des défenseurs de la légitimité référendaire.Le gouvernement, au lieu de se précipiter pour fixer un calendrier du référendum en 2019,pourrait entamer des concertations avec la classe politique ,sur l’éventualité d’élections triplées dans l’intérêt supérieur de la nation.
Jean KY
Laborpresse.net 17 Septembre 2018