Guillaume Soro, en décembre 2015. © AFP/Sia Kambou

Présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire :la candidature éventuelle de Guillaume Soro entre atout et défi

Confidentiel

 Les échéances électorales présagent d’énormes remue-ménages politiques dans de nombreux pays africains, avec comme corollaires, des intrigues,des tentatives pour discréditer ou empêcher des candidatures concurrentes susceptibles de ravir la vedette aux partis au pouvoir.Le cas particulier de la république de Côte d’Ivoire ,focalise l’attention au plan national qu’international ,compte tenu du fait que ce pays, qui a connu une rébellion en 2002,reste toujours fragile à cause des dissensions internes à la coalition au pouvoir.

Le mouvement politique Union des soroïstes (UDS), a tenu son premier conseil national le 18 Août 2018 à Abidjan.Le motif principal de cette rencontre, visait à susciter la candidature de Guillaume Soro à la présidentielle de 2020.On le sait,le divorce est consommé entre le président Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié en Août 2018, du fait du refus du parti présidentiel(R.D.R) de soutenir la candidature unique du parti de Bédié(PDCI) dans le cadre d’un parti unifié, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix(R.H.D.P) ,à la présidentielle de 2020.Le Rassemblement Des Républicains(R.D.R) ,préfère que tous les partis membres du R.H.D.P ,présentent des candidats qui seront départagés par des primaires ,afin que le meilleur candidat soit retenu.Le PDCI voit en cette hypothèse,une stratégie du R.D.R, de rouler ses alliés dans la farine, pour se maintenir au pouvoir au terme de ses 2 mandats consécutifs de 5 ans.Le président Ouattara est suspecté de ruser avec la nouvelle constitution, pour briguer un troisième mandat.Une crise de confiance s’est installée entre le président Ouattara et son allié Guillaume Soro,président de l’Assemblée nationale ,qui voit ses rêves de dauphin du président se volatiliser par la création d’un poste de vice-président dévolu à une autre personnalité.

Une grande question se pose de savoir si le président Ouattara briguera un troisième mandat ou s’il cédera la place à la jeune génération.Suite à un sondage en 2018 qui fait état de la volonté d’environ 80% d’Ivoiriens de voir le président Ouattara passer le témoin,des partisans de Guillaume Soro estiment que l’heure a sonné pour celui-ci ,de briguer la magistrature suprême en 2020. L’interessé lui-même ,a laissé entendre ,qu’il ne saurait s’engager pour cette cause ,sans en parler avec ses aînés Ouattara et Bédié.Une situation politique délicate, dans la mesure où ces aînés sont en discorde et aussi en position de rivalité présidentielle avec lui.Au moins, 2 mois avant la rencontre des Soroîstes le 18 Août ,des Ivoiriens vivant au Burkina avaient décidé de se rendre à Abidjan, pour exhorter Guillaume Soro à se présenter à la présidentielle en candidat indépendant.Pour eux,le président Ouattara a fait de son mieux pour la Côte d’Ivoire et ne souhaitent plus qu’il y ait une guerre civile dans le pays.Il reste à savoir, si le Chef de l’Etat va adouber Guillaume Soro comme dauphin ou une autre personne.Au cas où la candidature de Soro ne serait pas agrée par son parti d’origine(R.D.R),s’il se présente en candidat indépendant,ce serait un défi contre le R.D.R et par ricochet,le président Ouattara.Si le clan Ouattara remporte la présidentielle contre Soro,ce dernier pourrait se trouver dans une posture d’opposant redoutable,compte tenu  de ses réseaux au sein de la grande muette, qu’il a tissés depuis la rébellion.C’est pourquoi,l’éventualité de la candidature de Guillaume Soro à la présidentielle 2020, apparaît d’une part, comme un atout pour la jeunesse et d’autre part, un défi contre le RDR et les dinosaures politiques qui refusent la retraite.

Alassane Ouattara (à gauche) et Henri Konan Bédié en novembre 2012.SIA KAMBOU / AFP

La Côte d’Ivoire ne mérite plus ce scénario catastrophe ,qu’il convient de conjurer à jamais.Les mentalités des acteurs politiques ivoiriens ,devraient évoluer vers le renforcement du climat de paix et de réconciliation nationale ,amorcé avec l’amnistie présidentielle ,qui a profité à 800 prisonniers politiques dont Simone Gbagbo,l’épouse de l’ex-Chef d’Etat,Laurent Gbagbo qui n’a plus de raison de croupir à la C.P.I ,si les Ivoiriens ont fait l’option d’une paix des braves.

Laborpresse.net                    21 Février 2020

 

 

 

 

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