Le 31e sommet des chefs d’Etat de l’UA s’est achevé le lundi soir 2 juillet 2018 à Nouakchott, un sommet consacré à la lutte contre la corruption et qui a vu la participation d’une vingtaine de chefs d’Etat. Retour sur les principales décisions de ce sommet.
Ce sommet était l’occasion pour l’équipe de Paul Kagame, en charge des réformes institutionnelles, de faire le plaidoyer de projets visant à améliorer l’intégration, de rencontrer les présidents les plus réticents pour adhérer à la zone de libre-échange. Et cela semble avoir porté ses fruits : 49 Etats ont signé le protocole instaurant ce marché commun.
Concernant la lutte contre la corruption, thème de ce sommet, le bilan est plutôt mitigé. « On attendait des engagements fermes de la part des chefs d’Etat, mais la réunion n’a abouti qu’à des déclarations politiques », déplore un participant.
Quant à l’idée de résoudre les crises du continent, la conférence des chefs d’Etat a pris des décisions à minima. Exemple sur la crise au Soudan du Sud : l’UA repousse au prochain sommet l’idée d’appliquer des sanctions ciblées contre les protagonistes de la crise. L’UA attend les conclusions d’un rapport confié au Kenya et au Soudan avant d’agir.
■ Paul Kagame en chef d’orchestre du sommet
Le sommet a été marqué par la « touche » du Rwandais, Paul Kagame, président en exercice de l’UA, qui a la charge d’un vaste programme de réformes de l’institution.
L’allure ferme et déterminée, Paul Kagame était un peu le chef d’orchestre de l’ensemble de ce sommet. Le président rwandais impose sa cadence : il veut aller à l’essentiel et rationaliser les activités de l’Union africaine.
« Il part du principe qu’il n’est pas utile de faire 1 000 projets qui n’aboutissent pas. Mieux vaut réduire cela aux projets réalisables », rapporte un officiel, séduit par ce pragmatisme.
« Le président Paul Kagame tente de mobiliser tout le monde, il veut créer une dynamique pour que les projets aboutissent », estime un cadre de l’UA. Lors de ce sommet, il est ainsi parvenu à convaincre 5 Etats supplémentaires à signer le protocole instaurant une zone de libre-échange.
Mais dans les couloirs du centre Al-Mourabitoune, plusieurs diplomates ne cachent pas leur frilosité face à cet élan un peu trop rapide à leur goût. Des responsables du Nigeria et d’Afrique du Sud, qui n’apprécient pas « cette méthode autoritaire qui suscite peu de consensus ».
Source:rfi.fr
03 Juillet 2018