La ministre française des Armées Florence Parly a réuni le lundi 15 janvier 2018 à Paris ses homologues de la force militaire conjointe des pays du G5 Sahel – Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie – dans l’espoir d’accélérer sa mise en oeuvre.
Lors de la conférence de presse qui a clôturé la réunion, Florence Parly a annoncé le lancement de la deuxième opération de la Force conjointe, une annonce confirmée par Tiéna Coulibaly, ministre malien de la Défense. Ce sera une opération 100 % force conjointe ou menée en collaboration avec Barkhane. Impossible à dire car les intervenants se sont voulus extrêmement discrets sur le sujet. On ne sait donc pas où cette opération a lieu ni quelles sont les armées qui interviennent.
Ensuite, comme attendu, Florence Parly a annoncé qu’une feuille de route commune venait d’être signée. Cette dernière est destinée à accélérer « l’opérationnalisation » de la force et « le rythme des opérations », selon les mots de la ministre, avec notamment une clarification des différents niveaux de commandement.
La ministre française des Armées a par ailleurs confirmé que les efforts seront concentrés, dans un premier temps, sur la zone centre, un choix particulièrement pertinent, à ses yeux, vu les dernières attaques qui se sont déroulées dans la zone. Florence Parly s’est voulue optimiste.
« Nous savons où nous allons. Dans la bonne direction », a-t-elle déclaré.
Après la partie opérationnelle, ce lundi après-midi, place, ce lundi soir, à la réunion avec les donateurs, un dîner préparatoire à la conférence des donateurs du 23 février prochain, à Bruxelles.
Opération Pagnali
Selon nos informations, cette deuxième opération de la Force conjointe a été baptisée Pagnali, ce qui signifie « tonnerre », en peul. Ce lundi soir, les ministres de la Défense des pays du G5, réunis autour de Florence Parly, se sont refusés à donner des informations concernant la localisation et les effectifs engagés dans cette opération. Cela dit, on sait qu’un certain nombre d’unités étaient déjà positionnées.
Au début du mois, en effet, le commandant de la Force indiquait que des unités étaient en place, à Dori, au Burkina Faso, à Bankilaré, au Niger et probablement aussi à Boulikessi, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. Ce sont très certainement ces unités qui ont été mises en mouvement par la route, pour rejoindre la zone d’opération de Pagnali. C’est le principe même d’un contrôle transfrontalier permanent, à partir d’une zone d’implantation.
Selon nos informations, il n y’aurait pas, à l’heure actuelle, de troupes tchadiennes engagées sur le terrain dans cette opération mais plutôt des Maliens et des Nigériens qui ont déjà l’habitude de travailler ensemble. D’après nos évaluations, il y aurait quelques centaines d’hommes.
La ministre française des Armées a également confirmé que la priorité de la force conjointe était de « renforcer » le fuseau centre. Théoriquement, cette zone s’étend sur 50 km, de part et d’autre, le long de la frontière sud du Mali. Cependant, le point chaud, actuellement, c’est le secteur des trois frontières Mali, Niger et Burkina Faso. Barkhane opère, en ce moment, non loin de là. Rappelons qu’elle a été visée par une attaque suicide, la semaine dernière, sur l’axe Menaka, In-Délimane.
Une source militaire, contactée par RFI, assure toutefois que la Force conjointe du G 5 Sahel et Barkhane mènent actuellement deux opérations distinctes. Cela dit, les effets peuvent se combiner. Parfois, faire pression, d’un côté, permet parfois d’obtenir des résultats, de l’autre.
Source:rfi.fr
17 janvier 2018