Retour au calme mercredi soir 10 janvier 2018 à Bouaké en Côte d’Ivoire. La veille, des militaires ivoiriens s’en sont pris à la base du Centre de coordination des décisions opérationelles (CCDO), une unité d’élite de la police et de la gendarmerie, créée par l’actuel ministre de la Défense. La semaine dernière déjà, un soldat a été tué dans des échanges de tirs entre factions rivales de l’armée. L’ancien général Bruno Clément Bollé – qui a commandé l’opération Licorne de 2007 à 2008 et copiloté le programme DDR des ex-combattants du nord de la Côte d’Ivoire – explique cette indiscipline au sein de l’armée ivoirienne par l’absence de formation de certains cadres.
« Au moment de la sortie de crise, tout l’encadrement de l’armée du président Gbagbo était en fait constituée des cadres qui avaient été formés un peu partout, en Europe, aux Etats-Unis. Quand on a reformé l’armée, on s’est méfié de ces cadres qui avaient servi l’autre président et on les a écartés. On les a laissé dans l’armée, mais sans responsabilités réelles. Certains ont même passé un très long moment chez eux à être payés sans même pouvoir intégrer une unité. Et on a mis à la tête des armées des cadres qui n’étaient pas formés, ce qu’on a appelé des ComZones. On fait pas, du jour au lendemain, avec des caporaux chefs des commandants de bataillon. Aujourd’hui, ils sont colonels, et je remarque que, quand il y a un problème de mutinerie, on s’appuie sur eux et ils sont promus. »
Source:rfi.fr
13 janvier 2018