DEMI-FOU "le fou est celui qui a tout perdu sauf la raison"

Le vrai parlement africain juste et bon

CHRONIQUE DU DEMI-FOU:

 Tchsé eee.., a-tchsé ! Veuillez bien excuser pour cette entame baroque de mon message. Je suis un peu enrhumé, c’est pourquoi j’ai éternué ainsi sinon, il ne s’agit pas de la mouche tsé- tsé, agent vecteur de la maladie du sommeil qui m’a piqué. Néanmoins, le discours que j’ai à discourir, n’est pas un discours ‘’indiscourable’’, n’en déplaise aux petits fils de Molière au bord de la Seine et des Champs Elysées.

Ecoutez, ils sont légion, les Africains qui se plaignent sans cesse, que les médias occidentaux présentent trop une mauvaise image de l’Afrique, théâtre de famine et de conflits armés. Sachez que l’information journalistique n’est pas un film de fiction, elle se base sur des faits réels à travers reportages, enquêtes et autres genres rédactionnels. Les Africains doivent comprendre que les causes des conflits qui impactent négativement sur le développement du continent, sont essentiellement dus à la bêtise politique des intellectuels ou pseudo élites nègres qui, au lieu d’être des solutions ,constituent des problèmes pour le progrès de l’Afrique.Ils voient essentiellement en la politique, un moyen d’enrichissement exponentiel et à la vitesse d’années –lumières. Ainsi, la plupart des acteurs politiques africains adoptent les principes démocratiques sur papier et du bout des lèvres mais, dans la pratique, ils font la politique du ventre, du gosier ou  du tube digestif, tellement les qualificatifs sont variés pour spécifier cette dictature fondée sur des intérêts claniques et qui mine la gouvernance de nombre d’Etats africains. Généralement, les acteurs politiques qui sont au pouvoir, aux affaires, usent de tous les moyens (dictature, corruption, meurtres…) pour empêcher l’émergence d’une opposition forte et crédible afin d’espérer s’éterniser au pouvoir. Les Africains sont habitués à cette tradition. Mais, il se développe de plus en plus un autre phénomène plus nocif pour la démocratie et la paix dans  plusieurs pays du continent. Il s’agit de l’opposition interne ou guerre clanique au sein des acteurs politiques du pouvoir. Cette rivalité se manifeste par l’acharnement d’un ou plusieurs clans, autour de certaines personnalités politiques, pour ravir le monopole ou leadership sur toutes les affaires importantes  au plan financier, administratif et politique au détriment d’autres parties  prenantes du pouvoir. Les contradictions s’amplifient, aboutissent  souvent à des règlements de comptes violents et rébellions qui font reculer le progrès économique des nations.

La démocratie étant synonyme de pluralité, il faut laisser chaque citoyen exprimer son opinion sur les questions d’intérêt national  de façon républicaine, en lui permettant d’apporter sa contribution en cas de besoin, sans discrimination d’appartenance politique, religieuse ou de tout autre paramètre de statut social. Il faut savoir respecter la hiérarchie, un peu comme la discipline dans l’armée où il y a un chef, un capitaine à bord du navire national, qui doit s’évertuer à le mener à bon port. Les autres responsables ou citoyens peuvent lui donner des conseils sans chercher à s’agripper tous au gouvernail au risque de faire couler le bateau pour un naufrage collectif. Dans une démocratie digne de ce nom, personne ne doit chercher à imposer à tout moment et contre vents et marées, ses idées et volontés aux autres. Il faut savoir faire souvent des concessions, des compromis. C’est ce que la nouvelle génération politique française, sous la conduite d’Emmanuel Macron a compris, en agissant pour un rassemblement des Français pour la cause nationale afin de sortir du clivage traditionnel, conflictuel et pernicieux gauche-droite.

La politique, c’est un peu comme la drogue ou l’alcool. Quand on la consomme avec exagération, on devient ivre, perdant le contrôle de ses sens, se transformant au centre de la terre, autour lequel, tout doit graviter. Ainsi, on arrive à réunir les ingrédients du despotisme qui aboutit à une chute vertigineuse douloureuse pour le timonier qui se croyait indispensable dans un pays.

Aussi, je voudrais lancer un appel pressant à tous les dictateurs africains en instance et en devenir, à renoncer aux guerres claniques. Transformer vos clans de militants et de sympathisants en des pôles d’idées et d’actions novatrices pour le développement national, tout en respectant les différents pôles dans leurs droits d’exister et de progresser. Transformez vos différences et divergences en saines émulations réciproques sur les aspects positifs. Ne pensez pas que pour régner tranquille, il faut embastiller tout ce qui gène car, en agissant ainsi, vous vivrez toujours dans la psychose pour une revanche éventuelle. Ayez le courage de dire la vérité à ceux qui ont fait du tort à leurs pays et citoyens sur des faits avérés. Que ceux-ci, aient aussi l’humilité de reconnaître leurs torts. Que des victimes de violences politiques soient soutenues moralement et indemnisées au nom de la continuité de l’Etat.

Pour éviter le cercle vicieux des éternels recommencements d’injustices et de crimes, il faut adopter des lois de portée générale, équitables pour tous et non des lois taillées sur mesures, contre une partie d’un peuple. Car, cela est un piège qui peut se retourner contre les auteurs de lois partiales lorsque le rapport de force ne sera plus en leur faveur.

Au regard de toute cette situation peu reluisante de la démocratie en Afrique, j’éprouve la nostalgie pour la tradition  africaine de l’arbre à palabres .Une pratique ancestrale qui consistait pour les habitants d’un village, à se retrouver sous un arbre, souvent un grand baobab, pour trouver des solutions aux conflits et aux transgressions des mœurs et coutumes, dont certains citoyens se rendaient coupables. Les sages du village, garants du respect de la tradition, parvenaient à régler les conflits pacifiquement, par la reconnaissance des fautes et des demandes de pardon moyennant des poulets, chèvres, moutons, noix de colas. Les lois de la tradition étaient valables pour tous les citoyens et les décisions des sages impartiales et ne souffraient d’aucune contestation. Par conséquent,

La tradition de l’arbre à palabres faisait véritablement fonction d’un Parlement juste et bon. Si les parlements modernes d’Afrique peuvent s’inspirer de cette tradition ancestrale pour une législation de qualité et se départir des lois iniques et scélérates, ce serait un grand pas vers le renforcement de la démocratie et de la paix sur le continent.(Photo d’un baobab à Ouagadougou.Laborpresse.net)

Par DEMI-FOU

Laborpresse.net           24 Juin 2017

 

 

 

 

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