Billet
Pour la seconde fois consécutive, la fonction de chef de file de l’opposition au Burkina Faso échoit au parti Union pour le Progrès et le Changement (UPC).En effet, selon la loi, le titre de chef de file de l’opposition est conféré au parti qui obtient le plus grand nombre de députés parmi les partis de l’opposition représentés à l’Assemblée nationale. Ainsi, à l’issue des législatives du 29 novembre 2015, l’UPC s’est maintenue à la seconde place comme la principale force politique avec 33 députés après le parti majoritaire, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP : 55 députés) sur un parlement de 127 députés. C’est le président de l’UPC, Zéphirin Diabré qui dirigera durant la 7è législature (2015-2020), l’institution du Chef de File de l’Opposition Politique(CFOP).Une institution qu’il avait brièvement présidée lors de la 5è législature écourtée (2012-2014) par l’insurrection populaire et pyromane des 30 et 31 Octobre 2014.Après sa désignation officielle en février 2016 comme nouveau-ancien chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré devra s’atteler à trouver un siège pour son institution. Sous la transition en 2014 où il n’y avait pas officiellement de majorité et d’opposition, tous les partis politiques et autres acteurs de la transition judaïque, pardon zidaïque et kafandiste étaient censés être en union sacrée pour l’aboutissement d’une transition démocratique même si les crocs-en jambes, l’apartheid politique incarné par la tactique d’exclusion, étaient des faits indéniables politiquement et juridiquement. La transition s’étant singularisée dans la formule expéditive et martiale ‘’il est mis fin aux fonctions de X’’, avait alors dissout le CFOP qui ferma boutique, mis en chômage le personnel de son siège qu’il était obligé de libérer. La transition qui avait hâte d’installer pleinement la Haute Cour de justice, une institution restée une vingtaine d’années SDF, a trouvé l’astuce d’ériger le siège de cette Cour en lieu et place des locaux de l’ex CFOP. Maintenant que le CFOP renaît de ses cendres avec le même lion à la tête, il va falloir lui trouver un siège .Un local qui servira de parc où il fera entendre de temps en temps ,ses rugissements sur la gouvernance au pays des hommes qui, restent toujours essentiellement intègres ,malgré le printemps d’hommes hypocrites ,mus par des intérêts matériels au mépris de l’honnêteté , de la compétence et qui polluent la classe politique et la société civile mercantiles de nos jours.
Il est évident que le chef de file de l’opposition n’ira pas chercher noise à la Haute Cour de justice en lui intimant l’ordre de déguerpir des lieux qu’il occupait précédemment. Le CFOP se trouve dans une situation de SDF à l’instar du Conseil Supérieur de la Magistrature(CSM) qui, depuis son indépendance textuelle de la Présidence du Faso en 2015, ne veut plus continuer à squatter la salle de conférence de la présidence pour ses sessions. Mais le CFOP disposant d’un budget de fonctionnement ne devrait pas tarder à louer un autre siège pendant que du côté de la magistrature, ça pleurniche pour signaler son statut actuel de SDF obligée de se déporter dans la salle de conférence du CBC pour ses réunions. Que voulez-vous ! Au Burkina, on se précipite souvent pour créer des structures sans les moyens adéquats et après ça se plaint que plus rien ne devrait être comme avant, comme si tout ce qui était fait avant était forcement mauvais. Les échangeurs, des bitumages que l’on voit pour le moment au Faso ont été faits avant. On attend de voir les nouveaux chantiers pour marquer l’esprit de la continuité de l’Etat et du développement, qui transcende tout clivage politicien et des règlements de comptes dont des OSC mercenaires s’illustrent négativement. Elles ont travesti la transition et cherchent toujours à prospérer dans le mensonge et les intrigues.
Oscar Félix Diakité
Agence de Presse Labor 22 février 2016