CHRONIQUE DU DEMI FOU.
Décidément, le procès du groupe OBOUF sur le cas du flagrant délit de contrefaçon des dates de péremption de cannettes de coca cola et Fanta, connaît des rebondissements. La première audience prévue le 17 mars a été reportée au 24 mars pour cause de grève de greffiers. A peine débutée le 24 mars, le procès a été suspendu par l’entremise d’un des avocats du groupe OBOUF au motif qu’un rapport nouveau est à verser dans le dossier et pour ce faire, il fallait permettre à la défense de mieux examiner ledit rapport d’expertise. La partie civile n’a pas trouvé d’objection à la requête de report. L’audience est reprogrammée pour le vendredi 27 mars 2015.A l’instar des cannettes dont les dates périmées seraient effacées et prolongées, le procès OBOUF ressemble à une gymnastique juridique où les dates de jugements se périment et se renouvellent. Toujours est-il que les populations burkinabè piaffent d’impatience de savoir la vérité et la justice sur cette affaire de boissons périmées afin d’être situées sur les risques avérés ou non de nocivité pour la santé.
Le procès du groupe OBOUF a été un véritable marathon d’une dizaine d’heures le 27 mars 2015 au palais de justice de Ouagadougou.La défense du groupe avait demandé un renvoi de l’audience pour lui permettre de mener une contre expertise du rapport d’analyse toxicologique sur les boissons périmées. En même temps, la défense souhaitait une liberté provisoire pour le PDG d’OBOUF. Une cause qui n’a pas été entendue par le tribunal. Les déclarations de la dizaine de personnes présumées coupables du flagrant délit de contrefaçon de boissons du groupe OBOUF étaient parfois contradictoires. Ainsi, pendant que le PDG reconnaissait les faits des dates de péremption des cannettes avec une insinuation de l’idée de leur non nocivité que le fournisseur prétendrait, d’autres accusés se perdaient en conjectures. C’est le cas du tunisien, technicien de la machine qui imprime les dates de péremption sur les cannettes qui laissait croire qu’il était venu à Ouagadougou pour des travaux de maintenance. Quel paradoxe quand on sait que c’est à l’usine du fabricant des boissons que les dates de péremption doivent être gravées depuis la Tunisie et non à Ouagadougou !
Finalement le jugement a été mis en délibéré pour le 3 avril 2015.Il reste à savoir si les peines requises par le procureur seront appliquées, atténuées ou aggravées. Le parquet du procureur a requis un(1) an d’emprisonnement ferme pour le PDG du groupe OBOUF, monsieur Boureima Ouédraogo de même que pour le DG Noufou Ouédraogo, assorti de 10 millions de FCFA d’amende pour chacune des 2 personnes. Le même montant a été requis contre la société OBOUF SA avec une injonction de publication dans la presse écrite de la décision du jugement. En rappel, une autre plainte contre le groupe OBOUF est pendante devant un juge d’instruction portant sur les questions de substances nocives ou pas sur la santé, relatives aux boissons périmées.
Verdict rendu le 03 avril 2015
–1an de prison ferme +une amende de 10 millions de FCFA pour le PDG D’OBOUF.
–1 an de prison ferme pour le directeur d’OBOUF+ 10 millions de FCFA d’amende.
–3 mois de prison ferme pour le tunisien +5 millions de FCFA d’amende.
–10 millions de FCFA d’amende pour le groupe OBOUF
–15 millions de FCFA d’amende à payer à la ligue des consommateurs.
Les 8 autres accusés, des manœuvres essentiellement du groupe OBOUF ,ont été relaxés au bénéfice du doute pour infraction non constituée.
Par DEMI-FOU
Agence de Presse Labor 03 avril 2015